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Loularsen tenait à enrichir son carnet de voyage aux Açores en vous montrant, pour ceux que cela intéresse, ce que fût autrefois la chasse aux cachalots au large des Açores.
ATTENTION : Certaines images ci-dessous peuvent choquer
Les photos qui illustrent ce chapitre, sont tirées d'une adaptation cinématographique d'un roman de J.Vernes,"Los Diablos del mar" (Film espagnol de 1981, réalisé par Juan Piquer Simon) et ont été prises lors d'une chasse au large des Açores. Les textes, quant à eux, sont de Mario Ruspoli - "Les hommes de la Baleine" - Récit d'une des dernières chasse aux Açores.
Les açoriens se battent comme autrefois... «Il est onze heures du matin et la force du vent nous permet de l'approcher très vite, presque à portée. Mais l'animal nous a senti, il accélère. Son souffle part très fort et très haut. Il dévie de sa trajectoire et nous manoeuvrons en conséquence. Aux pagaies!" vient d'ordonner José [...] Le voilà, il souffle! Mais l'animal a tourné sur lui-même sous l'eau et vient droit sur nous, de face. C'est l'affrontement "cabeça com cabeça" - le tête à tête - le plus dangereux de tous. Je retiens mon souffle et je ressens une sensation étrange. Mes bras pèsent tout à coup trente kilos... je crois bien que c'est la peur... D'ailleurs les garçons sur la pirogue, je le vois bien, n'en mènent pas large. Ils ont rentré les pagaies, car nous n'avons plus besoin d'accélérer, il faudrait plûtot ralentir. Dans huit secondes nous allons croiser le monstre de la Bible...»
«...tandis qu'un cachalot combat un autre cachalot de la tête et de la mâchoire, dans sa lutte avec l'homme, il fait principalement un usage méprisant de sa queue. Frappant une baleinière, il enroule promptement ses palmes et le coup est assené par leur seule détente. S'il est suffisamment hors de l'eau et droit au-dessus de son but, la volée sera tout simplement sans rémission, les côtes des hommes et celles de la pirogue voleront en éclats.» H. Melville
Les arponneurs açoriens étaient très réputés. Beaucoup d'armateurs américains venaient compléter aux Açores leur équipage. «Il faut un bras énergique et puissant pour lancer le premier fer dans le poisson, car souvent ce qu'on appelle le dard long, fer pesant, doit être lancé à une distance de vingt ou trente pieds.» H. Melville
Il faut viser derrière la tête qui représente un tiers de sa longueur (~ 18 m).
Le cachalot, une fois harponné, entraine la baleinière sur de longues distances. Dans "Les Hommes de la Baleine" Mario Ruspoli, raconte une des dernière chasse au cachalot aux Açores, à laquelle il a participé.
«A l'avant le cobra (la ligne), s'échappe par la fente devant le harponneur prêt à couper en cas de nécessité. Mille mètres ont défilés ou presque. Le premier baquet est vide et le second à moitié... Douze mains ruisselantes halent la ligne en rythme au son d'une cantilène gutturale. Les molles spirales mouillées s'accumulent devant José et moi, à l'arrière dans un ordre précis, d'où peut dépendre plus tard la vie de chacun... trois cents, presque quatre cents mètres de repris. Il doit se trouver quelque part à six cents mètres devant nous et à cent mètre de profondeur.»
Le "trancador" (le harponneur), s'apprète à lancer sa pique. Le cachalot plongera aussitôt.
C'est dans cette tête énorme que se trouve une des substances qui a conduit l'espèce à sa quasi disparition. Le Spermaceti, une huile qui lui permet de détenir le record de plongée dans les profondeurs les plus abyssales. Cette huile était recherchée pour son usage dans les cosmétiques. On tuait aussi le cachalot pour l'ambre gris de son estomac, utilisé en parfumerie. Et pour son huile, meilleure que celle des autres baleines et utilisée comme lubrifiant pour les moteurs à grande vitesse, mécanismes de haute précision, l'horlogerie.
«Voici près de huit heures qu'ils travaillent durement, sans répit sauf quand l'animal est en plongée. Et commence alors la "flurry"»
les baleiniers français disaient "l'animal fleurit" car il projette au lieu de son souffle brumeux une vapeur épaisse et cramoisie, comme une haute guirlande de fleurs rouges.
Les dents en ivoire, toutes situées sur la machoire inférieure seront récupérées et deviendront des objets d'art : les scrimshaws.
«Lentement, progressivement, le taureau marin tourne et retourne sur lui-même, comme si la ligne était un linceul où se dérober du regard des chasseurs. "Il creuse sa tombe" disaient les baleiniers. Et je vois la barque arrêtée, car la brise est faible maintenant, l'équipage silencieux, recueilli, dos tourné à la "Baleia". Personne, sauf le harponneur qui regarde de temps en temps à la dérobée ne veut la voir mourir.»
Autant, je trouve bien que Loularsen ait parlé de la chasse traditionnelle à la baleine au sciècle précédent car elle faisait partie de la vie des iles, autant je ne vois pas l'utilité d'en publier les images dans son carnet de voyage. Mais c'est un avis tout personnel et ne remet nullement en cause la qualité du carnet de voyage sur les Açores.
C'est un moyen comme un autre de sensibiliser les gens. La aussi ce n'est qu'un avis personnel.
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